Les professionnels de l’immobilier et du bâtiment alertent depuis quelques années sur la fragilité du marché du logement. Ce secteur économique est essentiel à différents stades pour le bien être de la population, la décarbonation de la construction, l’emploi dans le bâtiment. La hausse récente des taux d’intérêt a accentué la tendance défavorable du logement mais d’autres freins structurels existent depuis longtemps.
Tout d’abord la chute des ventes de logements est de 25% en 2022. La situation est plus grave dans les maisons individuelles (-30%). Le seuil de constructions nouvelles de 250 000 comme objectif est limité à 170 000 en 2022. Avec la hausse des taux d’intérêt, le pouvoir d’achat immobilier a diminué ; dans le même temps les professionnels du bâtiment sont affectés par la hausse des coûts des matériaux. De plus, la prudence structurelle des banques dans ces périodes incertaines développe une politique très restrictive d’accès au crédit.
Première raison structurelle pour expliquer cette crise du logement, les atermoiements quant aux aides fiscales historiques, APL, …. Cette nouvelle orientation purement budgétaire bouleverse les systèmes traditionnels de l’écosystème du bâtiment. L’Etat remet en cause certains soutiens financiers pour récupérer de l’argent alors que l’immobilier apporte une contribution positive sur les finances publiques.
Deuxième raison structurelle, la suppression de la taxe d’habitation, qui partait d’un bon reflexe, mais dont les conséquences sur la politique immobilière des communes sont dramatiques. L’attribution des permis de construire subit des hésitations des municipalités qui ne s’y retrouvent pas en terme de financement. De plus, les réticences de certains électeurs à voir de nouvelles constructions dans leur voisinage ont favorisé l’élection de maires « non bâtisseurs » !
Souvent ces politiques restrictives se déploient dans des zones dites « tendues » où de nombreux besoins se font sentir.
Enfin, si la hausse de l’immobilier marque le pas en 2022-23, la tendance sur une longue période demeure très importante. Si les prix de l’immobilier se sont envolés par rapport à la croissance du PIB par habitant, ceux qui ont des biens immobiliers peuvent les échanger alors que d’autres sont bloqués et ne peuvent constituer un patrimoine. Cela créé une frustration et aggrave les inégalités entre possédants et volontaires à l’accession.
La solution à tous ces blocages ou prix décalés réside dans l’acte de construire afin que l’offre de logements devienne supérieure à la demande.
De nombreuses innovations caractérisent et accompagnent le développement du secteur du bâtiment. Si on vient d’évoquer le logement, il faut souligner les autres domaines économiques concernés par le bâtiment, le tertiaire, l’industrie, les lieux d’enseignement, de soins, etc…
Nous évoquerons prochainement les principaux axes d’innovations pour le bâtiment mais c’est un secteur en pleine dynamique de numérisation, de décarbonation, avec de nouveaux matériaux, des procédés de constructions originaux et sobres, la production d’énergie, l’effort pour les mobilités électriques et tout cela pour des villes à vivre, plus vertes et plus sûres !