A propos d'horizon 2035
Éditorial
Créé il y a 25 ans, le groupe GCP-RESO ELEC a toujours eu une analyse liée à la prospective de ses métiers et de son environnement économique. De l’attention portée à certaines zones du monde où des marchés nous concernent de plus en plus, nous avons développé un intérêt pour la géopolitique. Ces dernières années nous ont renforcé dans cette volonté et cette nécessité d’approfondir les enjeux d’avenir. Les grandes questions d’accélération des transitions, de changement de modèles, de perception nouvelle de l’innovation ou de l’internationalisation des entreprises ont guidé nos recherches et nos liens avec des think tanks spécialisés. Dans le flot d’informations que nous recevons, faire la part des choses relève de l’exploit. S’il nous appartient individuellement d’aiguiser notre esprit critique pour armer notre propre discernement, il appartient aux cercles de réflexion et de prospective d’appréhender les mouvements en amont, de promouvoir l’agilité pour s’adapter aux transformations en cours. Des ressources sont mises en place au niveau du groupe, pour assurer une veille autour des grands enjeux (5E) comme l’Entreprise, l’Europe, l’Enseignement, l’Environnement et l’État.
La rencontre avec Jean-Marc Balencie, docteur en sciences politiques, et spécialiste de prospective et de géopolitique nous a convaincu de l’opportunité de communiquer nos approches, nos pistes de réflexion et notre sensibilité à propos de ces efforts de prospective…
D’où « Horizon 2035 » et cette initiative de partage de données, avec humilité, mais convaincus que des certitudes existent dans ce monde incertain.
Bonnes lectures régulières.
Emmanuel Gravier
Le début du XXIème siècle a été marqué par une succession de sidérations, des attentats du 11/09 2001 au krach financier de 2008 en passant par l’épidémie de Covid 19 et plus récemment l’invasion de l’Ukraine. Notre aspiration à la stabilité est ainsi régulièrement fracassée par des événements spectaculaires faisant irruption dans notre quotidien et dont les effets secondaires sont démultipliés et souvent totalement inattendus. Que l’on soit simple citoyen, dirigeant politique ou entrepreneur, l’univers dans lequel nous évoluons n’est qu’une succession, à un rythme effréné, de « mondes d’avant » et « mondes d’après ». Nous ne reviendrons jamais aux mondes « pré-Covid » et « pré-invasion de l’Ukraine », ne pouvant que constater que bien des règles ont changé et que les mentalités ont sensiblement évolué. Et cela, alors que nous avons déjà basculé dans un monde « pré -quelque chose » : pré-invasion de Taïwan, pré-nouvelle pandémie, pré-changement de régime en Iran, pré-éclatement de la Fédération de Russie…
Nul ne peut prédire l’avenir. Mais on peut s’y préparer en se posant les bonnes questions, en identifiant certains indices faisant sens et en détectant – à temps – quelques tendances lourdes et fortement impactantes pour nos vies, nos entreprises et notre pays. Telle est l’ambition d’Horizon 2035.
Sur fond de changement climatique inéluctable et de transition énergétique inexorable, que peut-on attendre, pour le meilleur ou pour le pire, des 12 ou 15 prochaines années ? L’objectif de cette lettre bimensuelle est d’identifier– sur un terme long mais faisant encore sens pour un entrepreneur – des signaux faibles qui émergent dans divers domaines (climatique, énergétique, technologique, démographique, sociétale et géopolitique). Des signaux faibles que l’on a trop tendance à appréhender en « silos », indépendamment les uns des autres, alors qu’ils vont immanquablement interagir puissamment entre eux pour structurer notre avenir. Par bien des aspects, notre futur est déjà en partie sous nos yeux. A nous de bien savoir regarder et bien interpréter ces signaux faibles qui feront les tendances lourdes de demain.