Comme le nombre de millions d’Américains (sur environ 342 millions, soit environ 8% de la population) actuellement dépourvus d’assurance maladie en dépit de la mise en place en 2010 de l’Obamacare, ou plus exactement du Patient Protection and Affordable Care Act. Les chiffres sont tirés d’un rapport de septembre 2024 de l’US Census Bureau. Cette population non couverte – constituée majoritairement d’adultes (non-Blancs) en âge de travailler (entre 19 et 64 ans) – a, certes, beaucoup diminué depuis l’instauration de l’Obamacare (elle s’élevait auparavant à 42 millions, soit 15% de la population) mais équivaut encore pratiquement à l’intégralité de la population de l’Australie. Son ampleur illustre certaines failles fissurant le bon fonctionnement de la société américaine et alimentant des fractures sociales, au moins aussi préoccupantes, que la polarisation électorale observée durant la dernière séquence électorale de novembre. Cette situation est d’autant plus surprenante que le pays consacre des montants très importants au financement de son système de santé, lesquels ne cessent d’augmenter. Les projections officielles des Centers for Medicare & Medicaid Services (CMS), combinant dépenses publiques et privées en matière de santé, indiquent que ces dépenses devraient passer de 4,8 billions de dollars (14 423 dollars en moyenne par personne) en 2023 à 7,7 billions de dollars (21 927 dollars en moyenne par personne) en 2032, induisant une hausse de 17,6 % du produit intérieur brut (PIB) à près de 20 % sur la décennie à venir. Au vue des dispositions en matière de santé du programme de la nouvelle administration Trump et des premières nominations présidentielles dans ce secteur, il n’est pas certain que la situation du système de santé US s’améliore sensiblement pour le plus grand nombre au cours des 4 prochaines années.