Les experts du département des affaires économiques et sociales des Nations unies ont rendu public, le 11 juillet, une réactualisation de leurs prévisions démographiques. Cette nouvelle étude confirme en grande partie leurs travaux précédents mais affine quelques données. Le pic démographique de l’espèce humaine devrait être atteint en 2084 mais se limitera à 10,3 milliards d’humains (8,1 en ce début d’été 2024), en baisse légère par rapport aux précédentes prévisions (10,5 évoqués en 2022 et 10,8 au tournant des décennies 2010/2020). Une fois ce pic atteint, la population mondiale devrait très lentement baisser (10,2 milliards en 2100). Cette inversion de tendance va résulter de la baisse significative de la fécondité dans la plupart des pays les plus peuplés de la planète, tous entrés en transition démographique. Il va en découler une élévation de l’âge moyen de la population humaine, traduisant un vieillissement de la population dans de nombreux pays, avec des conséquences économiques, sociales, politiques, électorales et géopolitiques majeures : impacts sur l’innovation technologique et la prise de risque entrepreneuriale ; élévation des dépenses de santé et interrogations sur le financement des retraites ; montée du conservatisme politique ; possibles fractures générationnelles, les + de 65 ans devenant plus nombreux que les – de 18 ans dans les années 2070 ; nouveaux rapports de force genrées du fait de la féminisation de l’humanité. Alors que la plupart des pays de l’actuelle zone OCDE vont être confrontés à une fécondité « ultra-basse », qui devrait leur faire atteindre leur pic démographique dès la décennie 2050, l’Inde devrait conforter son rang de pays le plus peuplé au monde et creuser un écart spectaculaire avec la Chine (de l’ordre de plus de 900 millions d’habitants en 2100 contre seulement une quarantaine de millions en 2024 : 1,444 Md vs 1,421). Enfin, les pays subsahariens vont entrer en force dans le Top 10 des pays les plus peuplés à compter de la décennie 2050 (Nigeria, RDC, Ethiopie, Tanzanie).