A énergies nouvelles, risques industriels nouveaux. Dans ce domaine également, il va falloir s’adapter. La décarbonation de l’économie devrait – en théorie – conduire à la réduction des coups de grisou dans les mines de charbon, les explosions d’oléoducs ou de raffineries ou encore les naufrages de pétroliers et les marées noires qui en résultent. Mais l’électrification de nombreux secteurs fait redouter de nouveaux types d’accident, comme les incendies de batteries électriques. Un nouvel exemple a été fourni ces derniers jours par « l’incident » survenu depuis le 15 mai sur le site de stockage d’électricité par batteries lithium-ion Gateway Energy Storage, d’une puissance de 250 MW, à Otay Mesa, dans le comté de San Diego, à proximité de la frontière mexicaine. Le sinistre, qui semblait avoir été éteint le 20, a finalement repris, mobilisant une quarantaine de pompiers. Plus d’une centaine d’incidents de type ont été recensés en 2023 dans le seul comté de San Diego (l’un des plus avancés des Etats-Unis en matière d’électrification de l’économie), plus du double par rapport à 2022. Le risque incendie constitue un problème récurrent pour l’industrie de la batterie électrique, à terre et en mer. Ce type de sinistre constitue une préoccupation majeure des armateurs, confrontés à un tel risque lors des longues traversées entre la Chine, gros producteurs de batteries, et les marchés occidentaux. A terre, les futures casses de véhicules électriques vont constituer de vrais problèmes à gérer en la matière. Assureurs, pompiers, industriels s’activent pour mettre en place des process anticipant les risques et élaborer des modes opératoires et des équipements adaptés pour lutter contre de tels incendies si spécifiques, survenant généralement dans des lieux clos et nécessitant beaucoup d’eau pou le circonscrire. Mais en la matière, le pire devrait être les fuites d’hydrogène, susceptibles de générer brasiers et déflagrations aussi spectaculaires que dévastateurs.