A hauteur de vue de l’entrepreneur, la situation économique de 2023 est paradoxale. Suivant les métiers et secteurs économiques bien sûr, les carnets de commandes sont là mais les difficultés pour embaucher, produire et délivrer les produits ou services à temps caractérisent également beaucoup de filières économiques.
Nous vivons certes avec une inflation vivace depuis quelques mois, contrairement aux dernières années. Cette inflation n’est pas importée ; elle est générale et permanente. Ce sont des facteurs structurels qui vont l’amplifier : le vieillissement de la population, la pénurie de travail qualifié, l’éclatement de la mondialisation, la transition énergétique et le glissement vers une économie de rareté, les crises géopolitiques (actuelles ou potentielles) et le basculement dans un environnement de guerre économique.
Contexte inflationniste donc et environnement très tendu pour recruter, fidéliser et « faire grandir » des équipes pour remplir tous nos contrats commerciaux.
Pas un secteur qui ne connaisse ce phénomène de difficultés de recrutement ou de fidélisation de personnels qualifiés ou non. Avec un chômage certes en baisse, il n’en demeure pas moins que de nombreuses personnes, y compris séniors, cherchent du travail ; quelle aberration pour les responsables d’entreprises de constater cette inadéquation entre offres et demandes d’emplois…
Inflation structurante, manque de personnel, et inquiétude quant à l’évolution du coût énergétique sont autant de facteurs d’inquiétude notamment pour les entreprises artisanales, moyennes entreprises ou ETI. En effet, les fluctuations des prix de l’énergies ont pesé sur l’exploitation des entreprises en 2022 et constituent une menace réelle pour 2023. De nombreuses filières industrielles alertent l’opinion sur ces hausses souvent excessives des coûts énergétiques.
Ce qui est certain : 2023 sera complexe à naviguer pour toutes les entreprises. L’environnement économique est particulièrement inhabituel et notamment en comparaison avec la période avant covid ! Autre paradoxe, nous sommes entrés dans des cycles massifs et urgents de transition numérique et environnementale… Cela contribue également à bousculer les stratégies d’entreprises, soucieuses de s’adapter au plus vite à ces nouvelles donnes ; à la clé, des potentiels de développement, une performance opérationnelle accrue et une attractivité augmentée vis-à-vis des futurs embauchés.
Nous pourrions ainsi connaitre un « ralentissement » économique en 2023 mais pas forcément une récession comme nous l’avons collectivement évoquée en 2022 avec ces tensions mondiales, cette guerre en Europe, cette rareté énergétique, etc…
Toutes ces bonnes paroles, sont frappées du sceau habituel d’optimisme de l’entrepreneur, si aucune autre crise ouverte n’augmente encore la complexité structurelle de notre monde.