L’humanité est aujourd’hui confrontée à des difficultés effroyablement complexes et à d’immenses dangers. Qu’il s’agisse du climat, de l’énergie, de l’eau, ou de la croissance de la population, les défis de notre temps sont la rançon des progrès fabuleux que nous avons accomplis depuis la fin du XIX siècle et jusqu’à ces vingt dernières années.
Le foisonnement des idées n’a jamais été aussi intense, aussi exaltant qu’aujourd’hui ! Il me parait que la stupéfiante explosion d’intelligence est en grande partie à l’origine des questions qui se posent à nous et également le moyen d’y répondre ; l’intelligence est la clé de l’espoir.
L’enjeu scientifique majeur auquel nous sommes confrontés est notre capacité à produire l’énergie de demain. Nous ne pouvons pas laisser les pays pauvres à la traine des plus riches, mais nous ne pouvons pas non plus continuer à dégrader nos ressources et notre environnement. L’énergie de demain, comme nous l’avons déjà évoqué, se doit donc d’être abondante, non polluante, renouvelable, sûre, économique et partout disponible en permanence. Chacun de ces points est un défi en soit. La bonne nouvelle est que nous avançons à pas de géant sur une quantité de solutions innovantes de manière efficace. Nous devons suivre toutes les pistes qui se complètent dans le formidable mouvement de la créativité scientifique.
Qu’il s’agisse des nouvelles générations de réacteurs à fusion, de la transmutation des déchets radioactifs pour les rendre stables, l’avenir suppose un renouvellement radical de l’énergie nucléaire. L’énergie nucléaire n’émet pas de gaz à effet de serre, contrairement aux énergies fossiles et elle produit une énergie continue.
Les notions d’utilisation des lasers, par la physique de la « lumière extrême », apportent des réponses à des problématiques énergétiques de tous genres. On utilise déjà cette lumière extrême à des fins médicales et en particulier en chirurgie optique. Demain elle permettra de réaliser le vieux rêve des alchimistes : la transmutation. On peut en effet produire des neutrons de manière efficace pour changer la structure des noyaux atomiques et en particulier ceux des déchets nucléaires. Ils perdent ainsi leur radioactivité non plus en million d’année mais en quelques minutes. Ce sont des exemples de progrès scientifiques de pointe qui permettent « d’accélérer » notamment dans le secteur de l’énergie.
Si les problèmes sont immenses, les solutions ne le sont pas moins. Il ne s’agit pas de nier l’existence des dangers auxquels nous sommes confrontés, ni de s’imaginer qu’ils vont se résoudre tout seul, mais les sources d’espoir sont nombreuses.
Malgré les tensions géopolitiques, le partage des connaissances est d’une extrême richesse entre l’Europe, la Corée du Sud, les Etats-Unis, et notre pays est plutôt en pointe sur toutes ces questions énergétiques.