Dette et technologies !

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Fin juin 2023, je pensais évoquer des sujets de performance énergétique, de technologie en microélectronique, ou d’intelligence artificielle. En effet l’actualité dans tous ces secteurs est riche et pose des questions très concrètes aux entrepreneurs ; l’adaptation de nos entreprises et la compétence de nos équipes pour les années à venir se pose très intensément !

La « une » économique d’un grand quotidien a suscité un choc intellectuel puisque le montant de la dette de la France s’étalait en parallèle avec la valeur boursière d’Apple (3000 milliards d’euros !).

Finalement nous évoquerons donc de la technologie dans ce billet entrepreneurial… mais pour parler d’Apple, nous pourrons noter que cette firme renforce année après année sa contribution au triangle de la connaissance : sciences, technologie et innovation, dans des domaines d’excellence. Apple parie encore et encore sur le haut de gamme et les services. Cela contribue à générer des résultats incroyables (25 milliards de dollars de résultat net trimestriel !). Par ailleurs, cela lui permet une politique de dividendes la plus généreuse des grandes entreprises de la tech; cela explique en peu de mots l’attractivité de cette entreprise dont la qualité de services et leur diversité rend difficile pour les consommateurs de quitter l’écosystème.

Quant à la comparaison avec le PIB français ou le niveau de dette du pays, sensiblement du même montant, cela devient édifiant. Certes la rentabilité et la valeur d’Apple sont vertigineuses mais en rapport avec l’explosion technologique, la communication et la connectivité tout azimut, les progrès extraordinaires attendus prochainement dans la quantité et la qualité des transmissions d’informations… Mais le niveau de la dette de notre pays interpelle également surtout quand on la compare avec ses principaux partenaires économiques. Beaucoup a été dit ou écrit pour commenter ce niveau d’endettement année après année, que nous ne parvenons pas à faire baisser. Le niveau des taux d’intérêt désormais atteint en 2023, rend le service de la dette (paiement des intérêts) assez insupportable par rapport aux autres postes budgétaires pour l’éducation, la défense ou l’aide à l’investissement stratégique.

Dans ce commentaire, il ne s’agit pas de comparer la gestion d’un état et d’une entreprise mais des points très notables peuvent être soulignés : le déficit permanent des budgets nationaux l’impossibilité de réduire les dépenses (en fait le véritable enjeu de cette dette chronique et endémique), la détention de la dette par des intérêts étrangers, d’où la dépendance aux agences de notation, le côté mauvais élève par rapport aux normes européennes qui affaiblit notre influence,…

Régulièrement, les gouvernements évoquent la nécessité de réduire la dette, de réfléchir à la baisse des dépenses du pays. Les oppositions bâtissent des programmes de gouvernement où la baisse des dépenses est proposée ! De fait, la succession des crises (depuis 2008, notamment) n’a fait qu’accélérer ce phénomène de budget annuel explosé et de dettes qui se creusent inexorablement. On pourrait arguer que la richesse du pays, son épargne, les actifs de grande qualité sur le plan industriel, agricole, maritime,…, nous permettent une certaine insouciance par rapport à notre endettement. Le problème dans les années qui viennent va se situer dans les nouvelles dépenses qui caractérisent l’évolution mondiale en cours : la performance énergétique, les investissements stratégiques, la production nucléaire, la réindustrialisation et la relocalisation, le renforcement de notre outil militaire,…

Dans ce contexte ou les comparaisons internationales ne sont pas flatteuses pour notre pays, il en va de notre capacité d’influence et de défense de nos intérêts vitaux.

La réflexion et les pistes d’action efficaces à propos de la trajectoire prochaine à moyen terme des finances publiques sont observées avec intérêt par le monde entrepreneurial ; cela nous donnera une idée précise de la capacité des gouvernements à infléchir véritablement le cours de la dette..