C’est le montant, en milliards d’US$, injecté par les soixante plus grandes banques mondiales en faveur de l’extraction des énergies fossiles depuis la conclusion des Accords de Paris, fin 2015, qui prévoyaient la réduction urgente des gaz à effet de serre (GES) et induisaient la « décarbonation » de l’économie mondiale. Le chiffre est tiré de l’édition 2024 du rapport Banking on Climate Chaos publié mi-mai par une coalition de 8 ONG. Les pires institutions bancaires en la matière sont JP Morgan Chase, Citigroup et Bank of America. Si les banques françaises ne figurent pas dans le Top 12 de ce classement de la honte (BNP-Paribas étant classée 13ème), elles y contribuent néanmoins, plutôt activement, en dépit de leur adhésion, en 2021, à la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ), induisant d’atteindre d’ici 2050 la neutralité carbone dans l’espoir de limiter la hausse de la température à +1,5°. Un engagement très médiatisé mais qui n’a pas empêché les banques tricolores d’accorder au mois 67 Mds$ aux producteurs d’énergie fossiles (principalement TotalEnergies et le saoudien Aramco) sur la seule période 2021-2023, alors que les records de chaleur s’accumulent, saison après saison, année après année. L’horizon 2035 s’annonce très chaud !