Le cabinet britannique Clarksons Research, structure d’analyse et d’études du groupe Clarksons, premier fournisseur mondial de services de courtage et de transport maritime intégré, vient de publier son bilan 2024 concernant la flotte commerciale mondiale, élément clef du bon fonctionnement de l’économie mondialisée. Comme ces dernières années, la Chine (282,9 millions de tonnes de jauge brute / tjb) vire une nouvelle fois en tête devant la Grèce (254 millions de tjb) et le Japon (183,2) et devrait encore creuser l’écart à la lumière des carnets de commandes répertoriés. Les commandes chinoises enregistrées cette année sont de nouveau supérieures à celles des armateurs helléniques.
Ces nouvelles constructions perpétuent le rythme des efforts accomplis depuis le début du XXIe siècle (doublement du tonnage au cours de la décennie écoulée). pour conquérir le leadership mondial dans ce domaine, mais aussi pour occuper une place de premier plan sur toute la chaine de valeur du secteur, de la construction navale aux opérations portuaires.
La primauté chinoise en la matière contraste avec le relatif effacement de son rival américain dans ce secteur. Washington demeure très dépendant de ses partenaires occidentaux (européens, asiatiques et pavillons de complaisance) pour approvisionner son économie. Une situation qui pourrait constituer un facteur handicapant en cas d’opérations navales de haute intensité lors d’un hypothétique conflit sino-américain dans la zone indo-pacifique. Il est à noter que l’Union européenne, par le biais du pavillon grec mais aussi de plusieurs grands armateurs (le français CGM-CMA, l’italo-suisse Mediterranean Shipping Company / MSC, le danois Maersk et l’allemand Hapag-Lloyd) occupe une place de choix dans cette rivalité mondiale.