Dans un pays où plus de 430 millions d’armes à feu sont en circulation, et accessibles au plus grand nombre grâce au sacro-saint 2ème amendement, certains utilisateurs américains estiment devoir faire face à encore trop de contraintes réglementaires et législatives pour se procurer une arme à feu et se tournent de plus en plus vers la technologie et les performances des imprimantes 3D pour s’équiper. Le meurtre du PDG d’UnitedHealthcare, Brian Thomson, perpétré avec une telle arme, a symbolisé la montée en puissance de ce phénomène. Les forces de l’ordre ont saisi plus de 45 000 de tels objets lors d’enquêtes criminelles de 2016 à 2021 et ces armes fantômes sont impliquées dans près de 800 homicides ou tentatives d’homicides. Une tendance qui ne cesse de s’affirmer et qui inquiète de plus en plus les autorités. L’administration Biden a tenté (mollement) d’instaurer un minimum de réglementation, suscitant l’ire de divers lobbies (de la NRA aux fabricants de kits, d’imprimantes et de logiciels spécialisés) qui ont cherché à freiner ces velléités régulatrices. L’affaire est actuellement devant la Cour Suprême dont on peut penser, au vue de sa composition et de ses récentes décisions, qu’elle ne devrait pas chercher à bloquer une telle combinaison entre innovation technologique et respect des grands principes constitutionnels…