Impressions économiques début 2024

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Une nouvelle année tumultueuse commence et confirme que l’économie mondiale se trouve à un tournant. Vue de nos entreprises nous ressentons au quotidien les conséquences de 4 grands défis : la transition climatique, le problème des emplois de qualité, une crise du développement économique et la recherche d’une forme plus nouvelle et plus saine de mondialisation. Ces grandes questions macroéconomiques ont des effets directs et concrets dans la vie des entreprises moyennes.

Pour traiter chacun de ces sujets, nous devons laisser derrière nous les modes de pensée établis et rechercher des solutions créatives et réalisables.

Le changement climatique est le défi le plus redoutable ; il a été longtemps négligé et cela nous oblige à décarboner rapidement l’économie mondiale et nos entreprises !  Nous savons depuis longtemps que nous devons nous sevrer des combustibles fossiles, développer des alternatives vertes et renforcer nos défenses contre les dégâts environnementaux durables.

Par ailleurs, malgré ou avec les transferts sociaux et l’Etat providence, ce qui est le plus nécessaire, c’est une augmentation de l’offre d’emploi de qualité pour les travailleurs moins instruits, qui n’y ont pas accès. Cela nécessitera non seulement davantage d’investissements dans l’éducation et une défense plus solide des droits des travailleurs, mais aussi une nouvelle forme de politique industrielle pour les services, où la majeure partie des emplois futurs sera créée. Nous constatons que la disparition des emplois industriels reflète à la fois une plus grande automatisation et une concurrence mondiale plus forte.

La crise du développement économique touche les pays les plus modestes ; les services seront la principale source de création d’emplois pour les pays à revenu faible et intermédiaire. Mais la plupart des services dans ces économies sont dominés par de très petites entreprises informelles et il n’y a pas de modèle de développement prêt à l’emploi à imiter. Il conviendra de faire des expériences combinant les investissements dans la transition verte à des améliorations de la productivité dans les services qui absorbent la main-d’œuvre.

Enfin la mondialisation elle-même doit être réinventée ; le modèle d’hyper-mondialisation post 1990 a été dépassé par la montée de la concurrence géopolitique américano-chinoise, souvent évoquée chez Horizon 2035 !

Nous sommes régulièrement concernés par ces tendances lourdes, par des pénuries ou retards concernant nos approvisionnements, par les prix de matériels technologiques qui « flambent », par des tensions concurrentielles…

Le nouveau modèle de mondialisation sera moins intrusif, reconnaissant les besoins de tous les pays qui veulent une plus grande flexibilité politique pour faire face aux défis nationaux et aux impératifs de sécurité nationale.

On peut espérer une expression nouvelle du commerce, des investissements mondiaux et des pays qui conservent une autonomie politique considérable pour favoriser la cohésion sociale et la croissance économique au niveau national.