L’énergie, au cœur de l’enjeu de souveraineté.

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Évoluant dans le secteur énergétique, les acteurs de l’électricité sont conscients de l’importance du domaine de la production et des enjeux de souveraineté. La crise récente de l’énergie, liée notamment à la rupture de l’approvisionnement russe en gaz est venue nous rappeler combien l’électricité est une question essentielle de sécurité, d’indépendance et de développement économique.

Quelques rappels qui fondent un certain optimisme pour ces enjeux et notre pays.

La France accumule 3 atouts : avec 50% de la consommation primaire d’énergie produite en France, notre pays a un taux d’indépendance énergétique de 10 points supérieur à la moyenne européenne. Une électricité largement décarbonée : 92% de la production est d’origine non fossile contre 53% en Allemagne par exemple. Enfin, des prix de l’électricité qui restent en dessous de la moyenne européenne, malgré les augmentations récentes.

Attention au fait que nos futurs engagements défassent ces avantages compétitifs, particulièrement dans une perspective de réindustrialisation ! Dans le vaste mouvement de décarbonisation et d’électrification que nous vivons dans l’intégration électrique, nous identifions 3 axes d’attention qui nous mobilisent.

  1. L’essentiel n’est pas tant de décarboner notre électricité que de passer nos usages, notamment la mobilité et le résidentiel, des énergies fossiles à l’électrique. Il faut anticiper une hausse importante des besoins, sans compter sur de possibles importations. La France va devoir à la fois augmenter sa production et sécuriser son système de production électrique, au risque sinon de voir se multiplier les pannes.
  2. La France doit prendre ses distances avec les objectifs ambitieux d’énergie renouvelable fixés par la Commission européenne. Ses ambitions auront non seulement un impact sur la stabilité de notre production électrique mais aussi sur le niveau des prix de l’énergie. De plus, ils encouragent une transition climatique qui s’appuie sur des filières de production chinoises au détriment notamment des producteurs français. Là réside une question de souveraineté et d’efficacité de l’action publique.
  3. Il faut faire en sorte de trouver un bon équilibre entre des niveaux de prix satisfaisants pour les entreprises et les ménages et la décarbonisation de nos sociétés. Restaurer la solidité de notre appareil de production et couvrir la hausse des besoins va entraîner des investissements considérables. Des surcoûts liés à la transition énergétique ne pourront pas durablement être demandés aux consommateurs.

Dans la filière électrotechnique, nous recommandons de construire une politique énergétique de long terme qui insiste sur les besoins d’électrification du pays pour réindustrialiser et regagner en prospérité. Pour cela il nous faut surtout décarboner les secteurs les plus « carbonés »  puisque l’électricité l’est déjà ! Il convient de :

  • Redonner la priorité à l’objectif de réduction des énergies de gaz à effet de serre.
  • Se souvenir que la production d’électricité est une industrie du temps long (environ 10 ans, 20 EPR d’ici 2050).
  • EDF doit être géré comme une entreprise (redonner les marges d’une rentabilité suffisante, porteuse d’une capacité d’investissement).

Mais un complément d’énergie renouvelable sera bien entendu nécessaire, essentiellement le solaire et l’éolien. Cela impliquera de faire des choix comme limiter l’éolien terrestre ou encore préférer le photovoltaïque sur de grandes surfaces au sol, plus rentable.