En cette période de rentrée, marquée par l’indécision politique due à une chambre introuvable, le pays sort d’une trêve olympique euphorique et semble ignorer que nous « dansons sur un volcan » au sujet de la dette publique. Quand nous investissons, les entrepreneurs, avec appel à la dette, nous remboursons ou étalons les remboursements en cas de difficulté, mais nous sommes concentrés sur ce sujet d’emprunt !
Depuis un demi-siècle, les déficits budgétaires ininterrompus et la croissance de notre endettement ont placé nos finances publiques dans un état calamiteux.
Nous sommes désormais le dernier pays européens dans cette situation et nos explications par rapport à l’Europe et aux agences de notation peinent de plus en plus à convaincre.
Nous n’arrivons pas à reconstituer nos marges de manœuvre par temps calme, ni à être raisonnables en temps de crise, comme face au choc inflationniste, en attribuant les aides publiques uniquement à ceux qui en ont le plus besoin.
Notre situation est d’autant plus fragilisée que les états européens qui étaient en grande difficulté, Espagne, Portugal par exemple, ont fait des progrès qui mettent en lumière notre inconséquence ; ensuite la remonté récente des taux (ils semblent vouloir se détendre prochainement), renchérit le coût de la dette accumulée.
La situation est-elle désespérée ? On peut estimer que non compte tenu de la richesse de notre pays et ses capacités de rebond pour autant que des mesures drastiques soient prises. Il faut combiner économies budgétaires et investissements pour ne pas hypothéquer l’avenir. Mais si les taux devaient se maintenir à un niveau élevé, d’autres mesures d’économies supplémentaires s’imposeraient !
A ce jour le niveau d’effort annoncé par le gouvernement était bon mais qu’en sera-t-il avec les changements d’orientation budgétaire évoqués après les législatives ? Tous les responsables politiques raisonnables devraient tout faire pour retrouver les 3% ou moins de déficit. Quels que soient les velléités ou rêves politiques, il en va de convaincre les marchés, c’est-à-dire nos créanciers, de notre volonté et de notre capacité politique à y parvenir.
L’intérêt général, c’est-à-dire le redressement financier du pays passe par quelques marqueurs ; il n’y aura pas de redressement sans confiance, et pas de croissance si la charge de déficits n’est portée que par les actifs des entreprises.
Enfin, providence ou protecteur, notre Etat doit surtout être mieux géré ! Comment ? Il nous semble qu’une décentralisation réelle (subsidiarité !) permettrait une autonomie et donc une responsabilité financière accrue. Une mise en œuvre du potentiel de productivité de nos administrations serait un second axe de progrès permettant de substantielles économies.
Rien n’est perdu mais les records de déficits et de dettes atteints ces derniers temps perturbent le monde de l’entreprise et le sens des responsabilités des entrepreneurs !