L’inflation va durer…

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L’inflation est de retour depuis quelques temps et malgré des avis d’économistes la qualifiant de transitoire, il y a de bonnes raisons de penser qu’elle va durer. La relocalisation des productions va prolonger les effets de la désorganisation des chaines logistiques. L’énergie va continuer à se renchérir, qu’on enclenche la transition énergétique à grande échelle ou qu’on reste tributaire d’hydrocarbures en voie d’épuisement.

D’autant que les principaux producteurs de pétrole, notamment, jouent avec leurs intérêts géostratégiques et les nerfs des consommateurs !

Enfin le vieillissement de la population des pays industriels pourrait entrainer une hausse des coûts du travail. Dans ces conditions, une inflation limitée à 2% dans la zone Euro s’avèrerait hors d’atteinte pour les vingt ou trente années à venir.

Les entreprises, la technologie et l’environnement économique ont beaucoup changé depuis les années 1970 à forte inflation. Les vieilles recettes de gestion d’entreprise qui prévalaient il y a 50 ans ne seront plus opérantes : de nouvelles approches par les agents économiques d’aujourd’hui sont donc indispensables et urgentes pour faire face à l’inflation.

Qu’il s’agisse des directions d’entreprises, des employés, des sous-traitants, des prestataires de services, des clients, des financiers, des investisseurs ou des pouvoirs publics, l’adaptation à l’inflation durable s’impose à tous.

De même toutes les fonctions de l’entreprise sont concernés par l’inflation, la gestion de trésorerie, la politique tarifaire, les négociations avec les sous-traitants et les fournisseurs, la politique des achats, le stockage et la logistique, la gestion des ressources humaines,  les relations avec les syndicats…

L’enjeu de la quantification et de l’anticipation de l’inflation est majeur dans l’adaptation de l’entreprise à cette nouvelle donne. De même l’évaluation et la connaissance des décisions des pouvoirs publics pour soutenir les entreprises ou le pouvoir d’achat doivent être encouragées.

La caractéristique de l’inflation est qu’elle n’est pas homothétique ; il faut s’attendre à une modification des prix relatifs, à une perturbation de l’échelle des salaires, un nouveau partage de la valeur ajoutée. En plus des prix et des flux, c’est la valeur des stocks accumulés qui va changer…

La science économique va devoir fournir des éléments de réponses concrets pour toutes les questions qui se posent aux entreprises pour réagir sans tarder à ce climat inflationniste. Les résultats des entreprises seront marqués des 2023 par la hausse des coûts d’exploitation sans une anticipation et une réponse forte à ces tensions induites sur les marges.

Pour 2024, il sera déterminant de s’organiser suffisamment tôt pour ne pas subir ces nouvelles conditions d’exploitation.