Une histoire « on ne peut plus américaine » : système de santé, gun culture et fractures sociales

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L’assassinat – prémédité et mûrement planifié  – du PDG d’une des principales compagnies d’assurance médicale américaine, en plein cœur de Manhattan, le 4 décembre dernier,  est tout sauf un banal fait divers. Ce drame concentre plusieurs dimensions qui semblent préfigurer de singulières évolutions de la société américaine, et plus globalement occidentale, dans un avenir proche. Certaines caractéristiques « innovantes » – et aujourd’hui à nos yeux sidérantes – de cette affaire pourraient devenir d’ici une dizaine ou une quinzaine d’années des tendances communes au sein des sociétés développées, socialement de plus en plus inégalitaires, technologiquement dépendantes et dont la population vieillissante sera toujours plus sensible au financement de son système de santé !

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L’exécution de Brian Thompson, le patron de l’assurance santé UnitedHealthcare, peut s’interpréter comme une combinaison sanglante de trois dérives majeures de la société américaine : 

  • le poids de la « gun culture »qui favorise la diffusion des armes à feu au sein de la population (1/3 des adultes américains possèdent au moins une arme à feu) et leur utilisation intempestive, ce qui donne lieu à un haut niveau d’homicide (près de 20 000 par an en moyenne, auxquels on ajoutera un nombre élevé de suicides par armes à feu) et un nombre record de fusillades (656 en 2023) et de tueries de masse (40 en 2023), sans oublier une tradition de violences politiques encore illustrée par les deux récentes tentatives d’assassinat ayant visé Donald Trump durant la dernière campagne électorale ;
  • le rôle cardinal joué par divers dispositifs technologiques dans la vie quotidienne d’une grande partie de la population, qui ont provoqué mais aussi permis de résoudre cette affaire (algorithme dévastateur, vidéosurveillance omniprésente, réseaux sociaux débridés, traçabilité digitale du suspect, impression 3D de l’arme du meurtrier…) ;
  • de vives tensions sociales, que l’on serait à deux doigts de qualifier de « lutte des classes », même si le terme peut apparaître quelque peu suranné pour l’employer au sujet de cette Amérique si déboussolée de décembre 2024, qui attend l’imminent retour, victorieux et vengeur, de Donald Trump à la présidence. 

De fait, tout dans cette affaire – le profil de la victime et celui de son assassin, le lieu du crime et le déroulement des événements – recèle une forte dimension symbolique « on ne peut plus américaine » qui souligne diverses failles de l’American way of life, davantage version cauchemar que rêve éveillé ! 

Un spectaculaire acte de nature anticapitaliste

La cible visée n’était pas n’importe qui. En tant que PDG d’UnitedHealthcare (UHC), principale filiale d’UnitedHealth Group, Brian Thompson n’était rien d’autre qu’un un des principaux « money makers » de l’économie américaine, même s’il n’en était pas une figure parmi les plus emblématiques et les plus médiatisées. Il est vrai qu’il opérait son business depuis la peu glamour banlieue de Minneapolis, dans le Minnesota, bien loin de la bling-bling New-York, de la Californie high tech ou du Texas pétrolier. Sa compagnie d’assurance santé y fournit cependant des prestations à plus de 50 millions d’Américains (soit environ 1/3 des assurés américains) et a généré 281 milliards de dollars de recettes en 2023, représentant environ les trois quarts du chiffre d’affaires de sa société mère, UnitedHealth Group. Cette dernière n’est rien d’autre que la première compagnie d’assurances américaine mais aussi mondiale, ce qui lui vaut de figurer dans le Top 10 de la Fortune Global 500 List 2024, recensant les 500 plus grosses firmes mondiales en termes de chiffre d’affaires. Elle y figure en compagnie de quatre autres entreprises américaines (les « géants » Walmart, Amazon, Exxon et Apple), de la saoudienne Aramco, de la pétrolière Shell et de trois firmes énergétiques chinoises. Elle est, de loin, la plus méconnue des 10,  mais n’a rien d’une modeste entreprise du Middle West, avec ses 440 000 employés et ses 371 Md$ de chiffre d’affaires en 2023…

Patron d’UHC depuis 2021, Thompson était pressenti comme l’un des successeurs potentiels d’Andrew Witty, l’actuel PDG d’UnitedHealth Group. Il devait sa réussite professionnelle, actuelle et possiblement future, à la forte rentabilité affichée par UnitedHealthcare, produit d’une gestion optimisée des prestations de Medicare Advantage que lui sous-traite le gouvernement fédéral, en maximisant les honoraires forfaitaires perçus pour chaque patient tout en minimisant ses obligations de soins en faveur de ses adhérents. UHC se caractérise, en effet, par un taux record de refus de prise en charge (supérieur à 30 % contre 15 % en moyenne dans le reste du secteur de l’assurance santé US), obtenu grâce à l’utilisation d’un algorithme, connu sous le nom de nH Predict, au fonctionnement des plus opaques. Ce dernier génère un taux de rejet de dossiers très élevé, sans fournir d’explications satisfaisantes, en particulier au détriment des patients gravement malades et âgés. Cette sous-traitance de la gestion des demandes de soins à de l’IA, considérée comme plus à même de refuser des soins vitaux que des opérateurs humains, a suscité une vague de critiques de la part de juristes et de parlementaires. Elle est au cœur d’une action en justice intentée depuis novembre 2023 par les proches de deux anciens adhérents d’UHC décédés après que leurs demandes de remboursement eurent été refusées en dépit de la validation donnée par leurs médecins traitants. Les requérants accusent nH Predict d’afficher un taux d’erreur de 90 % et d’avoir de ce fait, de très nombreux effets nocifs sur la santé des adhérents.

Le management de Thompson était également la cible de nombreuses controverses ces derniers mois, alimentant plus d’une demi-douzaine de recours collectifs (class actions). UHC était ainsi mis en cause pour avoir subi, en mars 2023, une attaque de ransomware ayant donné lieu à un vol massif de données personnelles qui a provoqué, pendant plus d’une semaine, d’innombrables perturbations chez de nombreux prestataires de soins de santé. La compagnie d’assurances était également la cible, depuis juin 2023, d’une class action lancée par plusieurs actionnaires alléguant de pratiques commerciales trompeuses destinées à gonfler artificiellement le chiffre d’affaires et le cours des actions d’UHC. Thompson était également mis en cause, à titre individuel, au sujet d’un délit d’initiés pour avoir vendu massivement une partie de ses actions d’UHC juste après le démarrage d’une enquête antitrust du département de la Justice, sans en référer à ses actionnaires.

Thompson était donc un acteurs clef à la fois du secteur de la santé mais aussi, au vu des sommes gérées, du secteur financier américain. Il a été assassiné au petit matin (6 h 44) en plein cœur de Manhattan, capitale de la finance mondiale, alors qu’il se rendait –  à pied et sans escorte – à l’hôtel Hilton de Midtown (West 54th Street), pour intervenir devant un parterre de financiers à l’occasion de la réunion annuelle des investisseurs organisée par UHC. Trois balles de 9 mm, tirées dans le dos et les jambes, ont brisé net sa trajectoire ascendante d’homme d’argent et de pouvoir. Au regard de tous ces éléments, il s’agit, sans nul doute, de l’acte anticapitaliste le plus spectaculaire commis depuis le début du XXIe siècle à l’échelle de toute la planète. De quoi mobiliser plusieurs centaines d’enquêteurs du NYPD puis du FBI et de promettre quelque 60 000 $ de récompense à qui permettrait l’arrestation du tueur.

Un tueur au profil atypique

Le crime a été commis par un tireur solitaire et masqué qui a fait preuve d’un grand sang-froid pour agir en pleine rue, en dépit de l’affluence matinale dans ce quartier d’affaires et du dense réseau de vidéosurveillance quadrillant cette zone si sensible. Le déroulement de l’opération a pu faire penser initialement  à un travail de professionnel missionné pour exécuter  un contrat même si, rapidement, plusieurs détails du mode opératoire sont apparus des plus inhabituels : la fuite –  en vélo –  du tueur vers Central Park, tout comme son usage de bus Greyhound pour arriver à New York avant d’en repartir en train après avoir accompli son crime, sans parler d’une « pause  Starbucks » quelques minutes avant son passage à l’acte, dûment enregistrée par la caméra du magasin. Pas vraiment des pratiques de sicaires envoyés par la Mafia ou un narco-cartellatino-américain !

La présence ostensible de trois douilles sur lesquelles étaient marqués  les mots Deny, Defend, Depose (soit « refuser », « défendre », déposer »), rituellement employés par les compagnies d’assurances américaines pour notifier un refus de demande préalable de soin, a immédiatement laissé transparaître une dimension politique à cet assassinat. Un geste délibéré faisant référence au titre d’un ouvrage de 2010 de Jay Feinman, juriste spécialisé en droit des assurances et professeur émérite à l’université Rutgers, qui y dénonçait les injustices en matière d’assurance et les limites du système de santé américain.

En peu de temps, la police est parvenue à retracer, images des multiples caméra vidéo à l’appui, l’essentiel du séjour new-yorkais de l’assassin et les premiers temps de sa cavale. En dépit de ses efforts pour échapper à la traçabilité vidéo (port quasi-permanent d’un masque, capuche sur la tête, tenue sportswear des plus anonymes), les enquêteurs ont réussi à récupérer plusieurs images de lui à visage découvert, ce qui allait permettre son arrestation au bout de quelques jours de traque dans un McDonald’s de la petite ville d’Altoona (Pennsylvanie), à 500 km à l’ouest de New York, sur dénonciation. Lors de son interpellation, le suspect était porteur d’une fausse pièce d’identité, d’un ghost gun muni d’un silencieux fabriqué à partir de composants achetés par correspondance ou façonnés au moyen d’une imprimante 3D et, de ce fait, intraçable car sans numéro de série, et enfin d’un document manuscrit de trois pages revendiquant son action et dénonçant l’incurie du système de santé américain.

Mais alors que certains commentateurs de médias conservateurs n’avaient pas perdu de temps pour dénoncer un complot ne pouvant être fomenté – selon eux – que par une structure terroriste d’extrême-gauche (cf. Fox News), le profil du suspect devait prendre la plupart des observateurs à contre-pied.

Ce dernier est en effet un jeune homme blanc de 26 ans d’origine italo-américaine, Luigi Mangione, issu d’une famille aisée de Baltimore (Maryland), laquelle a fait fortune dans l’immobilier et s’avère bien insérée dans les milieux bourgeois conservateurs et catholiques locaux. Outre un petit empire immobilier, la famille possède une radio locale de Baltimore (WCBM-AM) de tonalité conservatrice tandis qu’un des cousins du tueur est un juriste occupant des fonctions locales au sein du Parti Républicain. Il est plus que probable que la famille Mangione a applaudi à la victoire de Donald Trump en novembre dernier…

Son origine sociale a permis au suspect d’étudier dans un bon lycée privé (Gilman School de Baltimore) dont il est sorti major de promotion (valedictorian) en 2016, ce qui lui a valu d’être admis à l’université de Pennsylvanie (une des composantes de l’Ivy League) où il a obtenu en 2020 un diplôme d’ingénieur informatique tout en étant membre de la fraternité étudiante Phi Kappa Psi. Un parcours classique pour un jeune homme issu de l’élite sociale de la côte Est. Sauf que son parcours de vie n’a pas pris la voie apparemment attendue. « À l’insu de son plein gré », il est devenu une sorte de « bifurcateur »  en raison de son rapport de plus en plus funeste avec le secteur de santé de son pays. La cause semble en être des douleurs au dos, mal soignées, et d’une opération chirurgicale survenue durant l’été 2023, qui l’ont propulsé dans la face sombre de l’American way of life, en alimentantson courroux croissant. Le brillant sujet a rompu tout lien avec sa famille et basculé dans un état d’esprit de dissidence sociale par rapport à son milieu d’origine, de rancœur contre le système de santé et de nihilisme au regard de la société américaine et de son fonctionnement. De quoi l’inciter à revolvériser un des artisans de ce système honni par un beau matin de décembre à Manhattan. Un geste « gratuit », car l’enquête devait révéler qu’il n’était pas lui-même cotisant d’UHC et n’avait donc jamais eu maille à partir personnellement avec son sulfureux algorithme.

Le plus sidérant de toute cette histoire n’est pas la navrante « descente aux Enfers » de ce jeune homme bien sous tous rapports, mais la manière dont ont réagi les réseaux sociaux à cet assassinat. 

Des réseaux sociaux en roue libre

L’assassinat de Brian Thompson a engendré un spectaculaire buzz sur les réseaux sociaux, traduisant un divorce profond entre les réactions affligées des médias « mainstream », qui ont massivement dénoncé un acte horrible, et les commentaires de très nombreux internautes qui ont glorifié le meurtrier et / ou ont tenu des propos haineux à l’encontre des programmes d’assurance santé privés. Une attitude qui éclaire la vive colère d’une bonne partie de la population américaine au sujet du dysfonctionnement du système de santé local, accusé de s’enrichir sur le dos (et avec la vie) des patients.

Les pages LinkedIn et Facebook d’UnitedHealthcare destinées à recevoir condoléances et hommages posthumes au PDG assassiné ont dû être verrouillées au bout de quelques heures en raison de leur parasitage par une marée de réactions hostiles, du simple émoji « rire / haha », de mauvais goût en de telles circonstances, au commentaire au vitriol sur la firme d’assurances, en passant par l’hommage parodique à la victime, formulé sur un ton sarcastique en reprenant divers mots clefs utilisés dans les réponses de refus de soin (“claim denied,” “pre-existing condition”). Comme on pouvait s’y attendre, les commentaires sont rapidement partis en vrille sur X et TikTok, faute de dispositifs de modération suffisamment solides. Sur Redit, de nombreux groupes de discussion, en particulier destinés aux personnels de santé, ont été fermés par leurs modérateurs  en raison de la tonalité acerbe prise par les commentaires (du style « une mort bien méritée », « bien fait  pour sa g….. ») et du pétage de plomb digital de nombreux participants. Des foules de médecins et d’infirmières y sont allés de leurs anecdotes à l’encontre des pratiques révoltantes des compagnies d’assurances, aux effets toujours plus absurdes et dramatiques pour les patients. Mais le plus surprenant est que cette vague de colère, voire de haine, s’est également manifestée avec une grande vigueur sur LinkedIn, où les commentaires ne sont pas anonymisés, et permettent de connaître l’identité et le profil de leur auteur. La férocité du ton employé n’y est plus le fait d’adolescents isolés, mal dans leur peau et profitant d’un pseudo-anonymat face à leur écran, mais de directeurs de marketing, de chefs de projet, d’ingénieurs, de Data Analysts, de Business Development Manager dûment nommés et écrivant en toute connaissance de cause pour déverser leur fiel sur UnitedHealthcare  et ses consœurs.

Le Network Contagion Research Institute  a étudié ce déferlement de colère numérique, oscillant entre manque de compassion et discours haineux. Certains internautes férus d’Histoire en sont arrivés à estimer que ce défoulement autant rageur que moqueur avait « un fort parfum de Révolution française ». Son ampleur n’a fait  que confirmer l’image déplorable du secteur de l’assurance santé dans l’opinion. Comme devait le signaler un commentateur, plusieurs dizaines de millions d’Américains, quelle que soit leur orientation partisane, avaient des motifs suffisants – frustrations, rancœur, rage –  pour assassiner eux-mêmes le PDG d’UnitedHealthcare. Un phénomène littéralement « bipartisan », fusionnant la colère du complotiste blanc d’extrême-droite et celle du militant progressiste issu de diverses minorités. De quoi s’interroger, au-delà de la forte polarisation partisane observée durant la récente campagne électorale, sur la profondeur de la fracture sociale qui prévaut entre une grande majorité de la population, y compris des classes moyennes plutôt aisées, et une minorité très riche voire ultra-riche. Un clivage que le prochain mandat de Trump devrait encore exacerber si l’on se fie à la partie « Santé » du projet 2025 censé servir de de bible programmatique à la future administration Trump.

Pas étonnant, dans ce contexte, que la figure du tueur ait été rapidement comparée à celle de Robin des Bois et que des groupes de discussion se soient créés spontanément pour célébrer sa personne (phénomène amplifié par son physique plutôt avenant, à l’opposé du bad guy) et encourager leurs membres à inonder la police de faux indices pour brouiller les pistes et freiner le travail des enquêteurs. Certains sont même allés jusqu’à organiser des concours de sosies. D’autres, mus par l’esprit d’entreprise – n’ont pas tardé à proposer des T-shirts ou des mugs siglés de la trilogie Deny, Defend, Depose, voire même  à créer une cryptomonnaie à ce nom,  quand d‘autres ont ouvert une cagnotte pour couvrir les frais d’avocat de Mangione. À quand des demandes en mariage au tueur de la part de groupies fanatisées ?

Cette fureur « quasi révolutionnaire » a suscité un large effroi dans tout le secteur de l’assurance santé. Nombre de firmes ont retiré, autant que faire se peut, toute indication concernant l’identité de leurs dirigeants sur les sites Internet corporate et ont demandé aux médias mainstream de se montrer discrets à ce sujet, dans l’espoir d’éviter une épidémie d’assassinats ciblés, le buzz numérique faisant redouter des « répliques » à l’encontre d’autres personnalités du secteur. Déjà, des commentaires sur TikTok mais surtout des affiches placardées dans Manhattan ces derniers jours appellent à cibler de nouveaux dirigeants du secteur de l’assurance santé, menaces prises très au sérieux par la police qui redoute l’entrée en action d’imitateurs de Mangione («  copycat killers »).  Les directions de ces firmes d’assurance se sont ruées en direction de compagnies de sécurité privées pour octroyer à leurs Top managers un dispositif de protection physique en permanence, privilège jusqu’alors réservé aux tycoons de la high tech ou du secteur extractif.

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Nul ne sait jusqu’où pourrait aller cette version américaine de lutte des classes 2.0 et si de nouveaux passages à l’acte sont à redouter, au-delà de la jacquerie verbale actuellement observée sur les réseaux sociaux. Il n’en demeure pas moins que ces événements sont révélateurs de failles profondes au sein de la société américaine et laissent entrevoir des risques de tensions intestines des plus préoccupants alors que la scène internationale va devenir de plus en plus conflictuelle. Autant de fragilités que certains compétiteurs / concurrents systémiques ne manqueront pas d’exploiter.

Comme souvent, cette étrange séquence bouleversant les États-Unis en cette fin d’année 2024 a de bonnes chances de rapidement traverser l’Atlantique. Dans un climat toujours agité par le dossier non résolu de la réforme contestée des retraites et des incertitudes croissantes sur la pérennité du financement de notre système de santé à la lumière de ses dysfonctionnements criants (attente aux urgences, déserts médicaux), nos dirigeants auraient tout intérêt à résoudre au mieux et au plus vite ces questions si sensibles. Sous peine de subir,  un beau matin, une traduction concrète du courroux et de la fureur d’un patient, cotisant, citoyen, contribuable à bout de nerf….